Ce vêtement s'inspire de la vulnérabilité, une thématique centrale dans mon travail artistique. Il traduit un conflit intérieur vécu par de nombreuses personnes issues de la diaspora africaine, face à des codes culturels qui valorisent une masculinité dure et une virilité infaillible. Dans beaucoup d'éducations africaines, la vulnérabilité est perçue comme une faiblesse. On apprend aux garçons à ne pas pleurer, à ne pas exprimer leur douleur, ni leur tristesse, même lorsqu'ils souffrent. Ce vêtement cherche à briser ces normes, en célébrant l'émotion et en réhabilitant la vulnérabilité comme une force. Le logo, un cœur représentant la planète fissurée mais tenue entre des mains bienveillantes, symbolise cette tension : les failles qui nous construisent et les mains qui transforment. Les fissures ne sont pas des faiblesses, mais des traces d'expérience, des preuves de résilience. Je m'inscris également dans l'esprit TSM (Transformer le Seum en Muse), développé par l'artiste Dani BUMBA, dont je suis le directeur artistique. Ce mantra pousse à transformer les défis, les frustrations et les stigmates en sources d'inspiration et en moteurs de création. C'est un acte de foi qui implique de tuer l’égo, de maîtriser le mental et de sublimer l’adversité en art. Enfin, l'esthétique du vêtement s'inspire du graffiti, un art autrefois marginalisé et aujourd’hui reconnu. De la même manière, il met en avant la beauté et la puissance qui naissent de ce qui est souvent méprisé ou incompris. Ce vêtement est une ode à la transformation : il montre que ce que l’on considère comme des failles peut devenir des forces. Il invite à s’autoriser à embrasser sa vulnérabilité pour mieux révéler sa véritable puissance.