Je viens d'une famille de Togo-française de karatékas, toutes la famille en à fait sous et mes parents l'enseignent. Mon départ pour aller vivre en Belgique il y à 8 ans a été brusque et ma relation avec mes parents est devenue difficile. Après le Covid j'ai décidé de quitter mon CDI et de retourner sur les bancs de l'école pour apprendre la couture. A bientôt 30 ans ça n'a pas rassuré mes parents, ni aidé nos relations. En parallèle de mes études, j'ai commencé à travailler en tant que styliste pour des mannequins et des artistes pour des clips. Je m'épanouie vraiment dans cet univers. Quelques temps plus tard, on me propose de travailler sur un clip, on me laisse carte de blanche pour la direction artistique du stylisme et je décide d'aller sur des inspirations plus personnelles. Le japon m'a toujours attiré, via le karaté et toute la philosophie qu'il en découle, par les animés qui m'ont accompagné jusqu'à aujourd'hui. Mes recherches se tournent alors vers le Shibori, un artisanat de teinture textile japonais. Je décide d'appeler mes parents et de leur partager mes envies sur ce nouveau projet. Ma mère rigole et me dit qu'elle est en ce moment, en train de faire des essais de teintures. Elle était coutière dans sa jeunesse faisait également de la peinture sur soie. On commença à s'appeler plus régulièrement, nos appels se sont transformés en atelier puis en prétexte pour se rapprocher. Aujourd'hui on ne s'appelle toujours pas souvent mais on se sait ! Cette veste représente l'un des prints que j'ai fait durant cette période qui m'a permis de refaire lien avec mes parents, en alliant plusieurs héritages culturels qu'ils m'ont transmis.